Faire preuve de courage managérial c’est aussi lutter contre la “suractivité”. Laisser s’épuiser ses collaborateurs, ou pire, promouvoir la culture du “toujours débordé”, nuit tout simplement à la santé de l’entreprise et à celles des travailleurs. C’est ce que démontrent plusieurs études rigoureuses qui ont conclu que dépasser 4h de travail intensif quotidien n’augmentera pas la valeur du résultat ou si peu que ça ne justifie pas le temps supplémentaire.
Rappelons qu’il est naturel pour chacun de connaître des périodes d’activité intense. La “précarité temporelle” commence quand la période d’activité intense ne connaît pas de fin.

Pourquoi ce culte du “toujours débordé” ?
Du point de vue du collaborateur, on se sent engagé à travers l’effort. Travailler dur, même sur une tâche insignifiante, nous permet de justifier notre engagement et notre position. C’est donc une question de statut. C’est d’autant plus vrai pour les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur. Mais attention, plus on travaille dur, moins on voit les signes du burn-out qui arrive.
Le leadership a également sa part de responsabilité lorsqu’il ne valorise que l’affairement ou échoue à mettre en place une stratégie claire. On risque alors de voir ses collaborateurs, poussés par leur aversion à l’oisiveté, inventer une pile infinie de tâches toutes prioritaires et générant beaucoup d’efforts improductifs.

Quelles solutions en tant que manager ?
Quelques pistes :

  • Sensibiliser ses collaborateurs à la santé mentale au travail. La suractivité peut avoir de sérieuses implications sur l’équilibre psychologique et en prendre conscience est crucial. Il faut réussir à promouvoir un environnement ou l’on se sent à l’aise d’aborder le sujet du bien-être
  • Améliorer sa délégation en donnant à ses collaborateurs le cadre et les moyens d’être plus autonomes.
  • Remettre en question régulièrement l’efficacité des procédures avec l’équipe
  • Identifier et éliminer les tâches superficielles (comme les réunions inutiles)
  • Mettre en place un système de revue de performance qui ne se base pas sur le niveau d’activité
  • Former ses collaborateurs débordés à mieux gérer leur charge, soit via de la méthodologie, soit en rationalisant / priorisant directement les tâches
  • Être attentif à la charge de ses collaborateurs. Travaillent-ils sur plusieurs choses à la fois ? Dans ce cas, faites leur prendre conscience du coût de changement (contexte switching). Les études sont unanimes, même si multi-tasker permet de se donner un genre, il peut réduire la productivité jusqu’à 40%
  • Encouragez vos collaborateurs à se reposer. Est-il vraiment nécessaire d’envoyer des mails à 23h ? Pourquoi Robert n’a-t-il pris que 2 jours de congés en 4 ans ?

Sources: